Fournir un soutien systématique à l’autogestion des soins

Offrir un soutien à l’autogestion est un très bon outil pour assurer aux personnes âgées des soins intégrés et centrés sur la personne. Cela consiste à leur fournir les informations, les compétences et les outils dont elles ont besoin pour gérer leurs problèmes de santé, prévenir les complications, optimiser leurs capacités intrinsèques et maintenir leur qualité de vie. Cela ne signifie pas que les personnes âgées doivent s’en sortir seules, ou que des demandes excessives ou déraisonnables leur incombe. Il s’agit cependant de reconnaître leur autonomie et leur capacité à piloter leurs propres soins, en consultation et en partenariat avec les professionnels de santé, leurs propres familles et les autres soignants. Le Programme d’autogestion des maladies chroniques est le programme le plus largement étudié pour fournir aux personnes âgées un soutien à l’autogestion. Travaillant avec des groupes de personnes âgées, des experts-profanes (aussi appelés «  patients-experts  ») offrent une formation dans la prise en charge des troubles cognitifs, donnent des conseils sur les méthodes de gestion du stress et des émotions négatives, et discutent également de sujets tels que les médicaments, l’alimentation, la fatigue et la façon d’interagir efficacement avec les agents de santé. Les animateurs profanes présentent les cours de manière interactive, conçue pour renforcer la confiance des participants dans leurs capacités à réaliser des tâches spécifiques d’autosoins. L’objectif n’est pas de fournir un contenu spécifique aux maladies, mais plutôt d’utiliser des exercices interactifs pour renforcer l’auto-efficacité et d’autres compétences qui aideront les participants à mener une vie active. Un élément essentiel est l’échange et la discussion entre les participants et les pairs-leaders. Les programmes d’autogestion des maladies chroniques ont démontré qu’ils amélioraient, chez les personnes âgées, un vaste ensemble de résultats sur le plan de la santé. Une amélioration a été constatée au niveau de l’activité physique, de l’autosoin, de la douleur chronique, et de l’auto-efficacité. Néanmoins, l’ampleur des améliorations mesurées est généralement faible, et les résultats à long terme n’ont pas été bien étayés. En outre, la plupart des recherches n’ont pas pris en compte les personnes âgées qui abandonnent ces programmes. La participation des personnes âgées aux programmes d’autogestion à base communautaire est généralement faible, et celles qui y participent ont tendance à être en meilleure santé physique. Ces résultats soulignent la nécessité d’une diffusion proactive des programmes aux personnes âgées vivant dans la communauté, ainsi que la nécessité de nouvelles formes de soutien de l’autogestion qui comportent moins d’obstacles physiques à la participation. Bien qu’elles ne soient pas aussi largement étudiées, les consultations de santé de routine offrent d’excellentes opportunités pour développer et renforcer les compétences en autogestion. Dans ce contexte, une autogestion efficace ne constitue pas une activité isolée, mais plutôt une opportunité continue d’encourager les personnes âgées et leurs soignants à participer à la prise de décision concertée, et à partager la responsabilité en matière de santé et de bien-être de la personne âgée. Différents modèles cliniques ont été développés pour conduire ces interactions. Les programmes d’autogestion par téléphone ou par Internet offrent d’autres options.