Aéroport de Roissy, samedi dernier. C’est avec une certaine émotion que je pénètre dans le cockpit de l’Airbus et prends position sur le siège du pilote, tandis que mon épouse s’assied sur le siège en retrait à l’arrière. Le moment est particulier : dans un instant, je vais faire décoller ce monstre de 60 tonnes. Mon moniteur se place à ma droite, sur le siège du co-pilote. Je mets mon casque et procède à toutes les incontournables checklists qui précèdent ce type de vol. Puis je demande enfin à la tour de contrôle la permission de décoller. Une fois que j’ai reçu l’accord de la tour et de mon co-pilote, je respire un grand coup et pousse les gaz à fond. L’appareil accélère et tout le cockpit se met à vibrer. A pleine vitesse, j’éprouve un instant l’envie de quitter la piste pour foncer dans un hangar. Mais je ramène finalement le « manche » vers moi et l’appareil quitte tout doucement le sol. Je me retrouve collé à mon siège tandis que nous filons à 2000 pieds. Un virage à 45° plus tard et voilà que nous nous éloignons de l’aéroport. La vue est superbe. C’est parti pour une heure de vol absolument magique. Mon co-pilote me félicite pour mon décollage. Après tout, je ne suis pas pilote. Avant aujourd’hui, je n’étais même jamais entré dans un cockpit. Mais ce n’est pas un véritable cockpit, même s’il est impossible de différencier la réalité du virtuel. Car je suis dans un simulateur de vol haut de gamme : un simulateur professionnel, celui-là même utilisé par les compagnies aériennes pour former leurs pilotes de ligne. Le cockpit est la réplique détaillée d’un Airbus, et la vue par la fenêtre est d’un réalisme saisissant. De plus, la cabine est posée sur vérins hydrauliques, ce qui permet de retranscrire toutes les sensations d’un vol réel : les poussées, les vibrations, les inclinaions de l’appareil, l’atterrissage… Tout semble vrai, jusqu’au plus petit détail. Le simulateur reproduit la réalité à 99% ! Le simulateur reproduit également la météo à la perfection : la luminosité selon l’heure, le ciel brumeux, le soleil couchant aux éclats aveuglants quand on le prend de face… Mais le plus extraordinaire, c’esqt que le vol est à la carte : on peut choisir l’aéroport d’envol (parmi plus de 24000) ainsi que les conditions de vol (météo, panne éventuelle, etc). Lors de ce vol, j’ai décidé de faire un Lyon/Genève, de jour, et sous un ciel dégagé. Une expérience hallucinante que je recommande à tout amateur de simulation aérienne ! L’immersion était si parfaite que j’ai ressenti le décalage horaire à la sortie. Je m’étais posé à Genève au crépuscule et on était en fin de matinée à l’extérieur ! Pour plus d’informations, je vous suggère la lecture du blog sur cette expérience de vol en simulateur qui est très bien fait sur le sujet.
Ar-ti-cu-lez !
Quand bien même certaines séries et feuilletons français seraient de qualité, comme Engrenages ou Le bureau des légendes, ils souffrent tous de la même tare : les acteurs français mangent les mots, au lieu d’articuler. Un peu comme Giscard aujourd’hui. Résultat : on perd la moitié des dialogues. Et si on regarde leur travail en différé, on se trouve obligé, pour comprendre ce qu’ils disent, de martyriser la télécommande de son lecteur de vidéos, afin de revenir en arrière, si bien qu’un épisode d’une heure finit par en durer deux ! Tout cela, c’est évidemment la faute de l’ingénieur du son et du réalisateur, qui n’exigent pas que leurs acteurs disent leur texte en restant intelligibles. On a envie d’envoyer ces mauvais amateurs (je parle ici des acteurs) en stage à l’université de Saint-Denis, qui organise chaque année un concours baptisé Eloquentia, où des jeunes apprennent à s’exprimer en prononçant distinctement toutes les syllabes, sans que cela semble artificiel. Ils y rencontreraient par exemple l’avocat Bertrand Périer, l’un des moniteurs d’éloquence, qu’on a beaucoup vu à la télévision à partir de décembre 2016, et tâcheraient peut-être de faire ce que fait magnifiquement le jeune Eddy Moniot, que j’ai vu successivement au cinéma, puis à la télévision, puis sur scène, et qui est bien parti, à vingt-trois ans, pour devenir un grand du théâtre.