Une excursion dans les nuages

Samedi dernier, par une journée radieuse. Je débarque dans un aéroclub qui ne paye pas de mine. J’ai peur : je suis venu là pour réaliser un saut en chute libre pour la première fois. Je découvre mon moniteur : Stéphane. L’atmosphère est tout de suite détendue. Robin m’expose les instructions à suivre en altitude : à la sortie de l’avion, replier mes jambes entre les siennes, s’arquer le plus possible et mettre la tête en arrière (Soledad !) ; pendant la phase de chute libre, écarter les bras pour se stabiliser ; et au moment d’atterrir, élever les jambes vers l’avant. Puis nous enfilons mon harnais, qui va des cuisses aux épaules. Ainsi équipé, je fais la découverte de l’avion qui nous attend à la lisière de la piste. C’est vraiment sur ça que je suis censé embarquer ? Le panique. J’entre péniblement à l’arrière. Le compartiment n’est pas pourvu de siège : nous devrons nous installer sur le sol. Quelques minutes plus tard, nous décollons. Déjà, le vol est en soi une épreuve. Je suis habitué à prendre l’avion, mais voler à bord d’un appareil de ce genre se révèle très différent. Après 20 minutes de vol, nous rejoignons enfin une altitude de 3500 mètres. Quentin rattache mon harnais au sien, puis m’offre une surprotection à mettre au-dessus de mes lunettes de vue. Le cordon me comprime la tête, mais étant donné qu’on va chuter à plus de 200 km/h, saut en parachute c’est ça ou les perdre au cours du vol. L’adrénaline m’envahit d’un coup comme vient le moment de se lancer et que je me retrouve devant l’ouverture béante.
Je prends conscience de ce que je m’apprête à faire : me jeter dans le vide à 4 kilomètres d’altitude, et compter sur un bout d’étoffe pour me maintenir en vie. L’envie de faire ce saut a soudain quitté. J’ouvre la bouche pour annoncer que le saut est annulé… et je garde en définitive le silence. Je regretterais d’avoir fait marche arrière. On se laisse tomber, et c’est parti. Quarante secondes d’euphorie ! Je file à une vitesse phénoménale. Au-delà de la vitesse maximale autorisée sur voie rapide ! Le vent, le froid, le vide. Pas facile d’expliquer ce qu’on ressent lors de cette forcément trop courte minute ! Puis Nicolas déclenche notre parachute. C’est moins extrême que ce que j’appréhendais.. La seconde partie Cool. La paix qui prédomine à cette altitude est suprême. Le monde est d’une troublante délicatesse. Un spectacle est étourdissant. Un peu plus tard, on atterrit à l’aérodrome, à quelques pas du hangar où j’ai fait la rencontre de Samuel. La classe. Si je suis assez dingue pour remonter, je tente le saut en solitaire. J’aimerais pouvoir contrôler ma trajectoire durant la phase de chute libre.

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